Le style Glamour est intemporel. Il traverse les décennies, s’adaptant un peu aux modes saisonnières, mais sa base reste toujours la même. Il faut dire que ses fondations sont solides.
Le style glamour met en avant tous les attributs de la femme glorifiant sa poitrine, ses hanches et ses jambes. Les robes se conjuguent en fourreau près du corps, les cheveux ne sont jamais tirés en chignon, mais plutôt sauvagement ordonnée en tignasse irrésistible à la Brigitte Bardot des belles années, le talon est haut, mais classieux et l’eye-liner et le rouge à lèvres rouge vont de pair pour animer l’ensemble. La femme Glamour est le plus souvent plantureuse et se soucie guère de régime même si l’héroïne de Sex and the City Sarah Jessica Parker est l’exception qui confirme la règle.
La Glamour évolue dans un univers excessivement féminin, raffiné, vouant un véritable culte à l’allure sexy perchée sur de hauts et fins talons. Les compensés n’étaient Glamour que durant la guerre, oubliez-les. Le Glamour ne sied malheureusement pas à toutes les silhouettes. La suggestion plutôt que l’affichage impudique de ses atouts en est la règle d’or. Le Glamour est avant tout un style comme un mode de séduction. La femme Glamour est forcément sensuelle et attire le regard en dehors des modes vestimentaires habituels. Dita Von Teese représente le comble du Glamour, lorsqu’elle exhibe ses talents d’effeuilleuse dans des chorégraphies rythmées par une musique des années 30.
Une mode d’un temps léger et innocent ou le seul pouvoir de séduction était demandée aux femmes fatales. Réducteur certes, mais esthétiquement parfait.
ROCK / PUNK
Apparu dans les années 70 avec le courant musical qui porte le même nom, le style rock punk est à l’opposé de beaucoup de styles, l’antithèse du BCBG et du Bobo !
Là où les uns aiment la discrétion, le rock punk se pare d’imprimés voyants comme le léopard et l’écossais, parfois flashy et fluo, qui crient à la face du monde leur manière d’exister, bien décidé à déjouer les codes d’une société qu’ils rejettent.
Le rock punk n’hésite pas à se décorer le crane, que ce soit en tatouages, en piercing, ou en coiffures improbables, rasé sur les côtés et arborant des crêtes rouges, jaunes ou noires, fièrement et judicieusement dressées sur le haut de leurs têtes. Le rock punk s’affuble de chaînes, d’épingles à nourrices, de gros godillots, de type rangers, de cuir râpé, comme leurs initiateurs, les Sex Pistols. Ils aiment le synthétique, le latex et consommer quelques drogues, ce qui leur véhiculent une aura d’agressivité, et d’autodestruction.
La chaîne de vélo se porte en accessoire, au choix accroché au pantalon, autour du cou ou au poignet. Le badge, emblème de toute culture rock, décore à peu toutes les tenues. Le teint pâle, les yeux cernés de noir, couleur de prédilection de la garde-robe du parfait punk. Les filles agrémentent le tout de quelques résilles, trouées bien évidemment. Parfois la dentelle blanche fait une brève incursion sur l’ensemble, comme un vestige perdu de l’enfance dans ce monde de brutes ! La culotte se porte parfois sur le pantalon, à condition qu’elle soit fluo, n’oublions pas que la contestation et la provocation mènent le bal des punks. La tendance militaire se mêle parfois au dressing, en mode révolutionnaire, elle descend alors dans la rue, les treillis et les grosses vestes de l’armée associés à l’ensemble font très souvent peur aux vieilles dames. C’est également le but de cette mode qui a eu le courage de s’afficher et de bousculer les codes vestimentaires d’une société bien pensante.
Le rock punk adore London, qui est à l’origine de cette mode rebelle. Empruntant des accessoires à l’esprit rock, elle a même défilé chez les plus grands couturiers et Jean Paul Gaultier lui fait la part belle dans certaines de ses collections. Une mode à oser, en delà des sentiers battus et bien pensants.
GRUNGE
Au début des années 90, le groupe Nirvana entraîne la jeunesse vers une nouvelle tendance : le grunge.
Un mot qui signifie en gros la saleté, la crasse. Tout un programme donc pour une mode qui ne demande qu’à sortir dans la rue traîner ses guêtres.
Le grunge se doit d’être débraillé et peu lavé. Même si certains ont adopté à la sauce bourgeoise le mouvement pour glisser dans leur garde-robe classique quelques pièces rapportées et d’un style approchant, pour se frotter à une certaine forme de révolte. Le vrai grunge porte de vieux jeans troués, des pulls immenses, forcément décousus, ou déchirés par endroits, des cheveux longs et sales, une barbe hirsute de quelques jours, des t-shirts qui ont vécu, des bottes militaires ou des docks Martens défraichies.
La femme grunge quant à elle, enfouit sa féminité sous des vestes immenses, des pantalons informes, et une tignasse emmêlée, les yeux cernés de noir. Il faut bien montrer son aversion au système. Très inspiré des clochards, le style grunge est pourtant parfois assez recherché et demande plusieurs visites à des friperies et autres lieux sacrés pour parfaire un look qui se veut absolument « de pauvre ». Pas très loin du mouvement vestimentaire des punks, mais en beaucoup plus négligés, le grunge adore la rue et les expositions underground. Certains couturiers se sont souvent emparés du mouvement pour créer des tenues s’en inspirant, mais bien sûr dans la limite de leur attrait pour un monde plus « crade ». Eux ont juste parsemé leurs collections de pulls astucieusement troués, et déstructurés de manière à donner un style soufflé par le grunge. Juste soufflé. Car le vrai grunge est un pur et dur, le savon de Marseille passe rarement par lui.
La chemise à carreaux de grand-père et la grande écharpe qui pendouille sont des pièces nécessaires et indispensables au Grunge. Lorsqu’il se déplace, le Grunge tient beaucoup de place, il y a fort à parier que ceci soit essentiellement dû à sa garde-robe qui se décline forcément en XXL, faisant place nette autour de lui. Le grunge en impose donc malgré son look. Les couleurs de prédilection sont le plus souvent très sombres, le blanc n’est jamais trop de circonstances dans la mode grunge. Une mode qui ose assumer sa différence et ses goûts.
GOTHIQUE
Les gothiques sont de sortie par ces temps où les films de vampire tiennent longtemps le haut de l’affiche et font recette sur des looks d’une noirceur échappée des ténèbres.
La mode gothique a été influencée par le punk, les pratiques sexuelles déviantes, qui lui ont transmis une panoplie d’accessoires comme les chaînes, et pas seulement de vélos, les épingles à nourrice, les fouets, les docks Marteens et les bijoux argentés.
Cheveux, maquillages, habits et chaussures, l’ensemble se doit d’être plus noir que noir. Les gothiques ne sont pas des zombies, ils prêtent une attention particulière à leur look qu’ils travaillent même si cela ne semble pas évident au premier coup d’œil. Le gothique semble s’échapper d’un théâtre tant sa personnalité est atypique et notable dans une société qui aime finalement beaucoup la norme, qui rassure. Tuniques en côte de maille, cercueils, crânes, têtes de mort, le gothique affiche partout son attirance pour le morbide. Le Gothique se prend aussi parfois pour un pirate ou un corsaire, mais à condition qu’il soit sanguinaire et sans pitié. Il superpose alors bagues et ornements. Car le Gothique, même s’il se situe en marge de la société, a été influencé par divers courants. Pas les plus gais certes, mais tout de même. Petite fantaisie, dans les cheveux ébouriffés se glisse parfois une mèche rouge. Couleur du sang direz vous, rien n’est laissé au hasard.
Le Gothique se déplace en horde, il aime peu la solitude. C’est un être social, contrairement à ce que son apparence trompeuse laisse à paraître. Fascinée par la mort, la mode gothique pourtant initialement inspirée du mouvement romantique l’affronte par son style. Le Gothique camoufle sa peau sous des couches de vêtements. Très blanc il prend rarement le soleil et ne fréquente pas les piscines. Il préfère la fréquentation des cimetières et adore parler de l’enfer.
Le message véhiculé est ici très clair, la fascination pour le macabre s’affiche en noir dans l’obscurité des dressings Gothique, qui célèbrent la vie et la mode à la manière.
BOBO
Le style Bobo, autrement dit bourgeois-bohème affiche son attitude chic et tendance romantico-cool dans des soirées mi bucoliques mi branchées mais toujours culturellement à la pointe.
Le vêtement du Bobo doit avoir l’air un peu usé, ou donner l’impression d’appartenir à un autre temps, comme ressorti avec grâce du grenier, un temps plus léger et béni où les considérations matérielles ne prenaient pas part à la vie quotidienne.
Le Bobo déteste étaler sa richesse même si la plupart de ce qu’il porte est certes discret mais tout de même siglé de quelques créateurs bien avisés. Le Bobo, adore les magasins Vintage où il puise une inspiration sans fin, mange la plupart du temps du bio et parfois des graines, mais ses pulls sont tout de même en cashmere et ses jeans artistiquement déchirés. Le Bobo se veut hippie chic, cependant il est très propre et son attitude baba cool ne le range pourtant pas dans la classe des négligés. Tout est question de style, de superposition et d’assemblages judicieux. Les jupons de grands-mères s’associent à de magnifiques sautoirs siglés peace and love, la tête de mort ressurgit parfois des vestiges punk pour orner quelque grand pull de chez Zadig et Voltaire, les boots sont négligées, mais de marque, sans parler du cabas qui coûte une fortune.
Valeurs ethniques et naturelles revisitées au goût du jour, les longues jupes fleuries se superposent, les larges ceintures enserrent négligemment les hanches féminines, tandis que les hommes s’emparent du look à la Johnny Deep, entre look dandy décadent et costume parfait. Des couvre-chefs de toute sorte finissent de parfaire l’allure. Le Bobo n’a pas la vulgarité de s’arrêter au prix de ses tenues, il s’habille donc chez Kenzo dans des pulls loose aux couleurs claires ou taupe, agrémentant son tour du cou de petit foulard Hermès du même ton. Bourgeois et Bohème à la fois, tout est possible, les codes éducatif et financier de l’un et la nostalgie inspirée de l’autre.
Une génération qui affiche ses préférences écolos, en fréquentant les galeries d’art, particulièrement férue de culture. Un style qui se glisse dans l’air du temps, comme pour un dimanche à la campagne où se seraient invitée une certaine idée de l’authentique.
EXCENTRIQUE
L’excentrique ne rentre pas dans les codes vestimentaires. Il conçoit personnellement sa garde-robe du moment qu’elle soit différente de celle des autres et des modes du moment.
Il peut ressortir des vestiges du passé ou coudre des tenues aux allures high-tech ou futuristes. Il peut porter de l’été en hiver et de l’automne en été. Des moufles en plein mois d’août et un bikini en décembre. Il se fout des couleurs à assortir, des longueurs réglementaires, des matières en vue et des défilés fashion. Il est différent, mais le plus important est que tout le monde s’en rende compte. Il souhaite tout sauf passer inaperçu.
Son style est unique et n’appartient qu’à lui. Égocentrique au possible, l’excentrique aime faire parler de lui. S’habiller est un jeu. Il invente un style en les mariant tous. Mélangeant tous les genres au gré des envies et de son imagination, pas toujours fertile. Tout peut ainsi devenir excentrique, il suffit d’y mettre les bonnes doses de fluo, de superposition, de vêtements incongrus peu faits pour aller les uns avec les autres. La petite robe classe avec des collants léopard rose vulgaires à souhait, le port du casque ou de la bombe d’équitation lors d’un cocktail en costume, la robe pour les hommes, le kilt pour les femmes, la chevelure rouge, verte ou bleue, le tatouage provocant, les pois avec les carreaux et surtout des chapeaux improbables, des bibis quillés sur le haut de la tête, des capelines aux couleurs indécises, des bijoux bizarres, des accumulations de bijoux bizarres, des maquillages à faire peur et des chaussures à plateforme en guise d’échasses.
Généralement l’excentrique ne se mélange pas aux autres excentriques. Il préfère être le seul du troupeau et avoir des connaissances aux goûts vestimentaires plus classiques grâce auxquels il emportera la vedette. Par contre il les traîne dans des endroits branchés, car l’excentrique n’a qu’une idée en tête : être vu et reconnu pour tel. Il arrive que l’excentrique soit tout de même une personne de bon goût qui sait doser le possible et l’impossible. Alors c’est l’apothéose.
Cité en exemple par les fashionatas tout le monde s’extasie sur sa manière bien à lui de créer son allure. Le mythe est né, la valse des fringues peut continuer.
FLASHY
Le flashy aurait-il peur de s’égarer dans la nuit ? Pas du tout ! Il aime les couleurs gaies et il l’affiche. En matière de mode il ne se positionne pas très loin de l’excentrique, c’est juste que lui, il a polarisé son attention sur la couleur fluo, de préférence.
Donc tout doit se voir et bien se voir. La discrétion, ce n’est définitivement pas son truc. Lorsque le flashy se déplace dans la rue, on le voit arriver de loin. Les seventies étaient flashy, robes à fleurs, jaunes ou rouges, l’ère du terne paraissait bien loin. S’inspirant de ces codes, le flashy aime les tenues aux couleurs vives, les pantalons rouges, les vestes vert pomme, les chaussures jaunes, et les chapeaux bleus. Il essaie tant bien que mal de les combiner entre elles, ré inventant l’arc-en-ciel à sa propre sauce.
La reine d’Angleterre sait, aussi, être flashy à ses heures avec ses robes roses qui n’ont rien à envier à Barbie, ses chapeaux, ses salomé et son sac à main assortis. Certains la trouvent too much, n’oublions pas qu’elle est reine et peu tout se permettre. Enfin presque. Pour les plus timides, le flashy peut se conjuguer par pièces, l’on mettra alors de vertigineuses chaussures mauves, ou un legging vert luciole. Une écharpe jaune pétard avec un simple manteau beige. Certains assument moins que d’autres. Pour les hommes justement, le flashy se pratique la plupart du temps par touche, à glisser dans la pochette de la veste, sous forme de chaussettes, de cravates, de t-shirt pour les plus audacieux ou alors de lacets de chaussures. Le turquoise s’invite souvent dans la garde-robe flashy mais il a vite fait de devenir classieux lorsqu’il s’adjoint de quelques marrons mâtinés.
La lingerie se décline aussi en couleurs autrefois impensables, orange, vert anis, assortie aux ongles, forcément très longs. Le flashy est assez décidé à se faire remarquer. Peu timide, il mélange donc les styles du moment qu’ils sont voyants. Il a de la chance, car à chaque collection des couturiers extirpent de leur imagination quelque pièce oubliée des belles années pop, la transformant et l’adaptant au moment présent, lui permettant ainsi de redescendre dans la rue, pour le plus grand bonheur du dressing des Flashy.
Source: http://www.vestimentaire.com/